Hinami à Kyoto

Publié le par NathOliv

Le 28 mars, les bras chargés de victuailles offertes par nos généreux hôtes, nous partions pour Kyoto à environ 400 km de Tokyo. Comme Tomomi nous avait donné un « pass » de train qui nous permettait un nombre de trajets illimités pour une journée dans les trains locaux, nous avons mis une douzaine d`heures pour parvenir à destination : un bus puis six trains (type TER) et enfin un métro...Un vrai jeu de piste ! Dans notre troisième train, nous avons rencontré Maki, qui comme nous, allait à Kyoto, elle fut une guide bien utile et sympathique.

Ce voyage à rallonges nous a permis, entre autre, de nous rendre compte que nous arrivions dans la « ville aux 2000 temples et jardins » pile-poil pour la floraison des fameux cerisiers. On allait donc participer au réjouissant « hanami » qui signifie « contemplation des fleurs de cerisier ». Les cerisiers sont partout, les appareils photo (ou plutôt les téléphones portables) crépitent de toutes parts. C`est assez touchant cette engouement pour ces petites fleurs, surtout si on se rappelle qu’il se renouvelle chaque année !

Au bout du périple, nous avons trouvé notre petite auberge, la seule où il restait de la place ( et c’est beaucoup dire), ce week-end étant le plus touristique de l`année.

Franchement, il n`est pas facile de savoir par où commencer les visites dans cette ville si riche en trésors... Heureusement, nous avions les précieux conseils de deux amis, amoureux du Japon : Daniel et Mamar.

Nous avons tout d`abord loué des vélos et découvert les berges verdoyantes et fleuries de la rivière Kamo dont l`arrière plan de collines nous a tout de suite fait comprendre qu’on était très loin de l`urbanisation sans limite de Tokyo. Au dessus de la rivière, des rapaces et des hérons planaient tranquillement et le long des berges s’alignaient les jolies maisons traditionnelles. On se croyait presque revenus au temps de Mushashi, un samouraï du 17eme dont nous lisons les aventures ...

Cet après-midi là, nous nous sommes dirigés vers les montagnes du nord-est et nous avons visité le temple Ginkakuji dit « Pavillon d’ argent ». Il était en rénovation mais son jardin de mousse, célèbre exemple du style  Zen nous a fait une grande impression.

 

 

En partant, nous sommes passés par la promenade dite « des philosophes », qui en cette période est le rendez vous romantique des jeunes couples. On y voit aussi des femmes en kimono, un bonheur qui dans cette ville n’est pas rare et va si bien avec le décor !

Le lendemain, sous la pluie, nous avons visité le château Nijo-jo : la résidence d`un shogun du XVieme siècle. Nous avons marché sur l`étonnant « parquet du rossignol » dont les lames chantent sous les pas pour se garder des approches sournoises. Beauté des paravents peints, puissance des remparts, sobriété des jardins et de l`architecture : on est loin des fastes de Versailles !

Plus tard, ce jour là, dans l`une des rues principales, nous sommes tombés sur des dizaines de groupes de danseurs insolites. Revêtus de costumes mi-traditionnels, mi-fantaisistes, équipés d`espèces de castagnettes, chaussés avec des chaussures au pouce séparé (genre ninja), les participants en majorité des ados mais aussi des adultes et de jeunes enfants menaient une chorégraphie « folle » au son de musiques librement inspirées du folklore japonais et menée par un chef de troupe « un peu chaman ». Ce leader semblait encourager ses danseurs à grands cris rythmés repris en cœur par le groupe. Il s`en dégageait une allégresse jubilatoire, surtout pour Nathalie qui serait bien restée des heures sous la pluie à les regarder. Apparemment cela s`appelle le Yossakoi, un mouvement en vogue depuis quelques années au Japon : longue vie à lui !

Le lendemain, de nouveau sur nos bicyclettes, nous sommes repartis dans l`est de la ville pour visiter le domaine du Nanzenji, un temple célèbre qui, avec sa porte de bois gigantesque, son jardin zen, ses « tigres bondissants » peints sur les panneaux intérieurs, nous a beaucoup plu. On peut se promener longtemps dans son enceinte aux multiples annexes. On peut même « s`échapper » vers la montagne, croisant au hasard des pas, là une « cascade-douche sacrée » pour les religieux, là de curieux petits autels.

Ce jour là, nous avons aussi pédalé jusque au très populaire sanctuaire shintoïste, Fushimi Irani. Ce lieu incroyable est marqué par le personnage du renard, considéré comme le messager d`Inari (les dieux des moissons). Le long d'un sentier forestier de 4 kilomètres, on y croise une multitudes d`autels identiques et on passe sous des milliers de Torii, les portes rouges emblématiques du shintoïsme.

Nous avons conclu cette riche journée dans le très touristique quartier des potiers, le territoire du vieux temple sur pilotis : le Kyomisu . Nathalie n`est pas prête d`oublier dans le soleil couchant l`averse de lumière sur le temple et sur la ville de Kyoto.

Le premier avril, c’est à l’ouest de la ville, dans la zone bucolique d’Arashiyama que nous nous sommes rendus, Les badauds étaient nombreux sur les bords fleuris de la rivière Katsura . Nous avons fait une ballade empruntant le chemin des bambous puis de petites routes de campagne. Là encore de nombreux temples s’alignent presque au pied des montagnes et conjuguent leur architecture et leur jardin avec le paysage ambiant.

Ce soir là, Olivier a fait une virée de nuit sous les cerisiers illuminés du Pontocho dori, une jolie petite rue dont les maisons traditionnelles bordent un petit canal.

 

Le dernier jour à Kyoto était arrivé et nous avions des pass émanant de l‘agence impériale pour visiter la villa Katsura. A travers une visite guidée très officielle avec guide et rabatteur, nous avons découvert autour d’une villa de bois, un jardin de rêve ou étaient installés plusieurs tea houses, de petites constructions destinées à la cérémonie du thé, chacune avec un style différent mais toutes d’une élégante simplicité.

 

Cette fois, l’heure était venue de prendre le train non sans faire un dernier tour dans la ville et dans deux énormes temples proches de la gare : le Nishi Hongangi et son rival le Higashi Hongangi.

Notre séjour à Kyoto que nous avons rallongé de deux jours tant ses splendeurs nous ont plu fut un merveilleux moment ! Merci encore à Daniel et à Mamar dont nous avons suivi les conseils à la lettre, ce furent d’excellents guides et nous avons eu un peu l’impression de visiter la ville avec eux ...

Un grand bonjour à nos amis de l’auberge UNO dont l’exiguïté à eu l’avantage de nous « rapprocher » très vite : Hélène une très sympathique Bruxelloise venue passer ses deux semaines de congés à Kyoto qu‘elle connaissait déjà, Gaël de Valence, un collègue wwoofeur bien décidé à s’installer au Japon et un suisse polyglotte fraichement débarqué de Nouvelle-Zélande et d’Australie.

 

Publié dans Japon

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