De SHIKOKU à KYUSHU...

Publié le par NathOliv

Vendredi 8 avril, nous quittions la "Funky Farm " et ses pousses de bambous en direction de Kyushu, l'île la plus méridionale du Japon. N'ayant reçu aucune réponse positive à nos dernières demandes, nous étions en panne de places de wwoof ,nous avons donc pris notre temps pour profiter un peu des paysages de Shikoku...
On a d'abord pris le train vers le sud de l'île et la ville de KOCHI. En réalité, ce n'était pas vraiment un train puisqu'il n'y avait qu'une seule voiture : petit vaisseau filant au pied des montagnes abruptes. Conformément à notre habitude de voyageurs économes qui aiment les longs trajets, nous avons pris un omnibus et avons eu 5 heures pour admirer la vallée de l'Iya, ses gorges profondes, ses villages et ses maisons perchées ...
Nous avons aussi pu observer le travail des conducteurs de train qui croyez-nous, valent vraiment le coup d’œil ! Coiffés de leur casquette et gantés de blanc, ils effectuent après chaque arrêt, un drôle de rituel répétant à voix haute toutes les étapes de la procédure : étranges psalmodies accompagnées de codes gestuels. Le plus impressionnant est le mouvement que l'on s'est permis de baptiser "en avant " : il s'agit d'un très élégant déroulé du bras, index pointé vers le lointain ... Au début, on pensait qu'ils étaient filmés mais non, c'est du simple professionnalisme à la Japonaise !
On ne sait pas si c'est grâce à cette méthode mais il est vrai que les trains sont d'une ponctualité helvétique.
 Débarqués dans l'exceptionnelle auberge de jeunesse de KOCHI, on a tout de suite eu envie de rester non pas une mais deux nuits, ce qu'on a fait. Un marché très réputé se tenant le dimanche matin, on ne pouvait pas manquer ça !

Le premier jour, nous avons visité le petit mais très joli château du 18ème siècle. On dit que c'est l'un des châteaux les mieux conservés du pays et c'est vrai qu'on s`y croirait ...

Là encore, on a été épaté par l'élégance et la sobriété de l'intérieur et aussi par l'aspect  labyrinthique des différentes salles qui communiquent entre elles, grâce aux portes coulissantes ...

 A l'intérieur, il y a une maquette très détaillée montrant la vie du village et du château au moment de sa construction .


Du haut du "donjon", on domine les beaux bâtiments annexes, la ville et on a un panorama à couper le souffle sur les montagnes alentours.

En redescendant vers la ville on passe par l’impressionnante porte d’entrée près de laquelle on joue au jeu d’échecs japonais : le Shogi.

 

 

En chemin, nous avons assisté à un concours de tir à l'arc traditionnel : le kyudo. Les concurrents, des adolescents filles et garçons suivaient, là encore, un patient cérémonial avant de lancer leur flèche ...

Le dimanche matin, au pied du château se tenait donc le fameux marché : beaucoup de stands d'artisanat, en particulier dans le domaine de la coutellerie qui jouit d'une bonne renommée ici.

On y trouve aussi des étalages de poissons séchés ainsi que des légumes dont les désormais très connues de nous, pousses de bambous. En moyenne, elles étaient vendues 300 yens (2 euros) chacune, ce qui laisse rêveurs car deux jours auparavant, on en déterrait chacun une cinquantaine par jour !


Le dimanche après midi, on quittait KOCHI, en bus cette fois, pour rejoindre MATSUYAMA, la plus grande ville de Shikoku d'où on prenait un ferry le lendemain. La route nous a de nouveau montré un pays extrêmement escarpé où la main de l'homme a profondément marqué le paysage souvent à grand renfort de béton malheureusement.
Nous avons rejoint en tramway le quartier de Dogo ou se trouvait notre auberge mais aussi de nombreux temples, shrines et le très célèbre Onsen "Dogo onsen Honkan". Les onsens sont à l'origine des sources d'eau chaude aménagées en bain publique.C'est un élément très important de la culture japonaise dont on aura l'occasion de reparler a Kyushu, un haut lieu des onsens.

 

 

 

 

 

MATSUYAMA est riche de dizaines d'établissements de bains et attirent de nombreux curistes qui se promènent dans les rues en yucata (élégants peignoirs en coton) et parfois chaussés des traditionnelles socques en bois. Pressés par le temps,nous n'avons pu prendre qu'un petit bain de pied en leur compagnie ! En plus des ces très typiques curistes circulent dans les rues de MATSUYAMA de jolis petits tramways et même de petites locomotives qui ont l'air d'être à vapeur mais ne le sont pas : bref, cette dernière étape à Shikoku avait un petit gout désuet très charmant .

 

 

 

 

Lundi, au petit matin, nous embarquions sur un ferry vers Kyushu...C'était notre premier voyage en bateau au Japon. Pourtant les trajets en ferry ne coûtent pas plus chers que ceux sur terre et s'avèrent assez uniques en leur genre ! Alors que dans les autres pays, nombre de voyageurs déambulent sans relâche dans les couloirs et sur les ponts: ici point d'agitation ! Orientés des l'embarquement par une hôtesse,nous sommes arrivés dans une sorte de dortoir où la plupart de nos compagnons de traversée étendaient déjà leur petit futon alors que les plus rapides piquaient déjà un petit somme,ceux qui ne dormaient pas lisaient ou rêvaient dans le plus grand silence !

 

 

Comme nous n'avions pas spécialement sommeil à 9h du matin, nous sommes allés explorer le navire : le pont presque désert en cette magnifique matinée, les salles de restaurants et les couloirs ..

Curieux de voir la "bathroom", nous avons passé notre tête dans ce qu on croyait être un petit coin toilettes au lieu de quoi on est tombé sur un énorme bain, presque une piscine ! "La salle de bain" était très représentative de celles qu'on rencontre dans les hôtels ou les maisons ici : des douches sur le coté du bain pour se laver à fond avant de rentrer avec les copains (ou les copines mais pas les deux mélangés) dans le bain tout propre. Le bain au Japon ce n'est pas pour se laver, c'est pour se relaxer ! Nous avons sauté dans ce bain imprévu : le corps à 42 degrés (c'est limite !), les yeux perdus dans la mer...Difficile de faire plus relax !

Après 4 heures de traversée, tout propres mais surtout très détendus, nous débarquions à Kyushu par le port d'OITA.
La veille,nous avions contacté par téléphone, un certain Shynia qui tient une guest house (gîte) à YUFUIN , une petite ville justement connue pour ses onsens à une heure de train vers l'intérieur des terres... Sur l'annonce, il indiquait qu'il parlait "a very little english and corporal language"...
Pourtant on s'est très très bien entendu ! On vous racontera !

Publié dans Japon

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