Ils tapent sur des bambous et ça leur va bien (une semaine !)

Publié le par NathOliv

De Nara, nous avons pris un bus pour l'île de Shikoku . C'était le soir et il pleuvait fort, aussi avons-nous eu l'impression floue de rouler sur un immense pont "survolant" les gigantesques villes d'Osaka puis de Kobe avant d'enjamber plusieurs îles entre celle d'Honshu et de Shikoku...
Arriv
és à Tokushima, nous avons été récupérés par Keitaro qui nous a emmenés dans sa "Funky Farm" a une demie-heure de la ville.
Keitaro a 30 ans, il a grandi à Osaka , a fait ses études à Kyoto puis a finalement décidé de devenir agriculteur dans la ferme de ses grands-parents, il y a sept ans ... Pour lui, l'agriculture permet de s'aménager une vie un peu moins axée sur les contraintes du travail urbain.
Depuis peu, Keitaro s'est acheté une maison tout près de celle de sa grand-mère. Il cultive du riz, des citronniers et des fraises . La famille possède aussi des forêts de bambous.

La première maison en partant de la droite est réservée aux wwoofeurs ,Keitaro vit dans la deuxième.On voit aussi son adorable van orange ,un Suzuki déguisé en combi Volkswagen !

Avril, c'est la saison des "bamboo shoots", les pousses qui montrent le bout de leur nez et qui sont bonnes à manger ; ça n'a pas beaucoup de goût ,aucune vitamine ni de protéine, mais c'est plein de fibres, agréable en bouche et les Japonais les considèrent un peu comme l'aliment symbolique du printemps...

Dans la maison,il y avait déjà trois autres wwoofers, un Néo-Zélandais et deux jeunes Japonais, dès le lendemain matin, à 8 h, nous étions donc une petite troupe dans le "bush" à déterrer les pousses . Il faut d'abord les repérer puis les dégager des racines en coupant celles-ci sans blesser la pousse, ce qui n'est pas toujours évident car elle est souvent bien arrimée...

 

 

 

 

Nous avons aussi été employés pendant une journée à "dépétaliser" les citronniers : il s'agissait, à l' aide de perches, de faire tomber les pétales collés sur les feuilles ou sur le point de tomber pour éviter l' humidité, vecteur de maladies. Un travail embaumant "la fleur d'oranger"...

 

 

 

 

Nous avons aussi un peu travaillé les jours de pluie dans la "stawberry house"  : cueillette des fraises et nettoyage des pieds : un travail idéal pour la méditation !

 

 

 

Keitaro nous a emmenés dans une soirée très originale puisqu'il n'y avait là que deux  Japonais, la dizaine d'autres personnes étaient des étrangers venus du Royaume-Uni et des États-Unis pour enseigner l'anglais via un programme gouvernemental pour l'enseignement des langues. On y a même rencontre une sympathique Bretonne Sarah. Amusante et intéressante soirée passée a écouter les expériences nippones de chacun...

Lendemain de fiesta : 10h du matin,on s’arrête manger une soupe "ramen" (bouillon de nouilles chinoises) sur le chemin du retour. Comme dans beaucoup de restaurants,il y a toute une collection de mangas a la disposition des clients...

Shikoku est célèbre pour son "pèlerinage des 88 temples" : depuis 1000 ans, les pèlerins habillés en blanc et coiffés d' un chapeau de paille à larges bords suivent les traces du grand saint bouddhiste Khobo Daishi qui a connu l'illumination dans ce périple...
A quelques minutes de chez Keitaro, dans le village de Tatsue, il y a un de ces temples, joliment sculpté .

 

 

 

 

 

 

La semaine que nous avons passée chez Keitaro fut enrichissante (y compris pour lui) : elle nous a permis de faire connaissance avec les bambous (et d'en manger pas mal) et de rencontrer d'autres woofers et Keitaro lui-même, un charmant jeune homme qui a des points de vue intéressants sur sa culture et se montre curieux de celle des autres.
On a aussi bien apprécié l'environnement rural et la tranquillité de la maison...

Une maison du voisinage
Toutefois cette expérience nous a fait gamberger sur la nature exacte du WWOOF. Dans ce cas précis, il s'agissait  non d'aider un fermier dans ses tâches quotidiennes et ainsi apprendre de son savoir-faire mais de travailler pendant 6 heures à une récolte précise (sans même la présence du dit fermier ). Bref, on a fait un travail de saisonniers...
Pour nous, c'est une dérive du système, on espère que Keitaro aura l'opportunité de faire du WWOOF dans d'autres pays pour mieux en appréhender l'esprit.
On le remercie quand même pour sa gentillesse !
ALIGATO GOZAIMASSOU KEITARO-SAN ! SEE YOU IN FRANCE !

 

 

De gauche a droite : Maichang un ami de notre hôte, Nichimura un wwoofer, notre hôte Keitaro,Chris wwoofer kiwi,Takuya wwoofer,la grand-mere de Keitaro et son petit chien ...Absents de la photo : Ayumi, une wwoofeuse japonaise qui prenait la photo et Oling, le sympathique employé chinois de la ferme.

 

 

Publié dans Japon

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